LES MARCHES DU TRÔNE


 
LES MARCHES
DU TRÔNE


  © PATINET THIERRI ERIC



 Dans des Hymnes sans errance par le fruit de l’hiver divin, les chants égrenaient leurs danses et amazones les vagues fières sertissaient d’une émeraude l’opale de leur séjour, tandis qu’en houles précises et circoncises s’éployaient les cohortes par le songe Souverain, là où se tenait le lieu et dans la transe du débat des âges, avançaient, sans recul possible, l’espérance et sa force inépuisable, au-delà des contingences, des abîmes et de leurs essors incommensurables, au-delà de la faiblesse hautaine et de ses circonspections qui n’étaient plus de mise.
 
l’Œuvre n’estompant le possible comme l’impossible, la défaite comme le triomphe, la beauté comme la désespérance, que nul en ce feu ne pouvait mémoriser sinon qu’aux constellations visitées dont les augures se partageaient dans une désinence précise et sûre qui ne pouvait ni se voir immolée ni même se voir destituée, l’ambre en semis poussant de ses rythmes les assauts du Chant à son apogée, cet apogée tant désiré qui ne se soudoyait ni même ne se désignait car dans le cœur et par les cœurs la palpitation d’une ode qui ne se révérait ni ne se déifiait mais bien au contraire se vivait dans la plénitude d’un sort magnifié.
 
Qu’il ne suffisait de contempler mais d’idéaliser dans la signification de sa puissance et de son étreinte, dans la majesté d’un couronnement qui ne se noyait dans l’incertitude mais se conjuguait dans l’effort commun qui amenuisait les espérances de la mort et de ses desseins, qui obérait ses instances et ses pérennes demeures, dévitalisant jusqu’à la moelle de son efficience et de sa cruauté, afin d’instaurer au-delà des abîmes la certitude de la cime et de ses aires impériales.
 
Sans masques, sans diatribes contraires, là, dans l’étincelant rivage du miroir de la perception qui ne se congratule mais officie l’aventure même de son terme et de ses orbes tutélaires, épousant les surfaces, incarnant les incrustations les plus devisées, afin non seulement d’obéir à la densité du réel mais d’harmoniser dans sa plénitude l’instance sacrale de son devenir, mage élan de la portée des vagues ruisselant l’Empire et ses saisons, dans la raison de l’ordonnance majeure qui s’éclairait aux sons des lourds tambours de bronze saillant le combat de l’Azur contre les moires aisances, de la vitalité contre les cernes de l’iniquité et de ses miasmes purulents...
 
 
 
 

I
 
Où la nue dantesque s’élève (extrait)



 
 
 
«...En notre demeure au jardin des stances et leurs breuvages sans équivoques, nous sommes ses semis, et notre devoir n’est de se taire devant l’incarnation qui brille de ses feux nocturnes le souffle et ses animations, car le moment n’est plus de l’existentielle perception, mais de la préhension même de l’existence et de ses essors de la pluralité exonde qui marque de ses entailles fécondes la terre de nos sources et l’étreinte de nos joies.
 
Et ce ne serait détresse que l’oubli  s’insinue, que la fatigue se remémore, que l’enlisement se conflue, lorsque nos vestales attitrées ont vu tant de guerre ralentir l’inondation des cohortes de la mort qui ne savent désormais franchir le rubis des algues noires des plateaux d’Oxphar, cantonnées qu’elles sont dans le refuge de leurs citadelles qui vous semblent imprenables mais qui ne seront que parures de poussière dans le temps de notre devenir.
 
Non seulement dans la promesse qui mesure notre déploiement depuis les jours contés, mais dans la portée de la voie qui nous assure la félicité de cette victorieuse détermination qui ceint notre Agir et épouse notre Dire, ainsi n’est-il temps de lassitude ni même de regret dans le fourvoiement des heures qui s’estompent, ainsi n’est-il forge que de notre mesure pour porter le glaive au plus profond de la plaie qui assigne notre monde et le renie.
 
Est-il désormais venu ce temps de l’officiante détermination, de celle qui ne se corrompt dans la désuétude, dans la lie des serments et ses firmaments de cristal qui d’épures en épures se concatènent jusqu’à ne plus être apparence pour le commun des vivants, est-il désormais venu le temps de cette naissance qui ne se désunit de la vitale harmonie qui passe et ne revient, qui ne conjugue mais se porte oriflamme de notre demeure.
 
Et dans le flux et par le flux, dans la conviction souveraine de la nécessité qui parle de ses rameaux et de ses transes, là, dans la nue fertile de l’ovation des stances qui s’évoquent et s’enchantent afin de gréer la nef du désir d’Être et de Vivre par toutes faces de cette terre de Véga qui, hier exsangue, aujourd’hui se lève pour affronter la force qui l’enlise, se dresse pour faire valoir la force de sa vitale harmonie foudroyant l’infini de la perversion qui l’émonde.
 
Ainsi vous dis-je par le fruit du sacre qui, souverain, élargit la sentence de nos principes qui fulgurent, ainsi allons-nous porter ce coup de grâce à ces nombres qui veulent notre dissolution pour s’en arroger la participation vitale, ainsi et dans la beauté de l’œuvre qui ne s’absente ni ne s’indéfinie afin de naître le chant de nos espérances communes et de nos stances afin d’orienter le songe dans cette réalité.
 
Cette réalité intrépide qui efforce nos devoirs, engage nos contributions et développe nos racines, là où les actes sont de pures jouvences, là où le cil répond à la clarté des rêves et de leurs mesures, là où la fertilité ne s’interrompt mais se destine, là où la clameur de la Vie est irradiation et conjonction de toute aventure, là où tout est participe de l’Éternité et de sa volition, de l’Absolu et de sa pérennité, dans ce cœur de la Vie flamboyante qui ne se désunit.
 
Qui se partage et se participe, à laquelle je convie nos forces et nos étreintes, pour en porter la ramure, afin de fonder la joie par ces terres noires qui nous attendent et dont nous révélerons la perfection au-delà de l’affliction dans lesquelles se plongent leurs forges et leurs écrins, à la portée de notre Règne dont nous sommes toutes et tous les puissances ouvragées, qui ne se délimitent ni ne se limitent à la coordination des actes.
 
Ainsi le souffle du vent d’Aegir qui nous mène, ainsi la vaillance de Hrim qui nous compose, et dans la justification de notre étreinte et de notre chant, et dans la prouesse qui ne se mesure mais se déploie avec l’harmonieuse volonté qui ne se dissipe ni ne se glorifie mais se partage afin de consumer l’errance et ses léthargies affines qui ne mènent qu’à la destruction et à la destitution, lorsque nous voulons délivrer Véga de ces étreintes morbides et délétères...»
 
Cil dans la vertu de l’onde, le cri du Chant s’élève pour porter nouvelle, aux frontières lasses où le fruit s’endort, pour éveiller, essaimer, pour ouvrir au large Océan les flux et les reflux des âges sous le vent, découvrir leurs algues aux lagunes de mystères souverains, acclimatés et fiers, dressant leurs oriflammes sous le signe de la pureté commune se libérant dans un flot violent et tendre à la fois.
 
Délibérant les hymnes, ici par la volonté du sacre, là par la volition du songe, dont nul ne permet le trouble, car déjà dans la semence de Midi conférant l’heureux événement qui ne se sacrifie mais se propose pour disposer du temps et de ses assauts, de ses règnes et de ses forces dans la nidation des sources et les téméraires ovations d’un cri de guerre qui se répercute et foule au limon la dénature et ses scories.
 
Le fier essaim est là, présent, dans la mémoire des cieux et dans l’aliment des vagues qui déferlent, dans la plaine hier abyssale, ce jour inscrite dans la parousie des âmes qui se manifestent, se congratulent et s’ouvrent à la pérennité, cette pérennité qui attend, s’absente, se disconvient au-delà de ces remparts qu’Oxphar montre en ses plateaux, ses abîmes et ses croyances forcenées dont les routes vives sont maintenues sous le joug de la force.
 
Cette Force vive qui depuis des années s’ébat et se bat contre la torpeur, le vide et l’immolation des anses maritimes, cette force souveraine sans failles qui ne s’apprête ni ne se prête mais toujours en avant se dresse pour officier au-delà de la peine et de l’affliction et de leurs ornementations sans songes, la beauté, cette beauté diaphane et claire qui inonde de ses prémices l’orée des villes conquises et des prairies nouvellement acquises par le fer et par le sang.

 
 

  

TABLE
 
 
LES MARCHES DU TRÔNE
 
 
 
 Où la nue Dantesque s’élève
Aux promontoires des plateaux d’Oxphar le vertige
Le cri du Temple s’éveille
Dans l’Ordre la mesure inexpugnable
Du Flamboiement la devise incarnée
Où l’ambre est chemin Templier de l’Ultime Destinée
Des Mages le Cœur nuptial de l’Éternité
L’Enfantement de Njord accompli
Par la Mer de Tsin l’orbe de Tannhäuser 

 
  
 

A LE PECQ
LE 29/06/1999 
Relecture le 16/04/2008

2019

VINCENT THIERRY

 
 

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