L'ÂME DU DÉPLOIEMENT


 
L’ÂME DU DÉPLOIEMENT


 

  © PATINET THIERRI ERIC



Cils éployés dans la témérité de l’Œuvre à bâtir, où l’onde ne s’exclue, où les principes se déterminent, voici l’âge du renouveau, et sa parole vive s’incante sur tous les fronts de l’Océan souverain, parmi les terres amazones et les éclairs de la luminosité sacrale dont les Temples carillonnent la certitude, miroirs de félicités vivantes, miroirs résonnant des puissances invisibles la puissance de l’Être en avenir.
 
Dans sa candeur, son innocence mais aussi dans sa grandeur inéluctable qui ne se mesure mais se vit au-delà des superlatifs les plus étranges, au-delà des gravures et des fresques qui émondent, tant sa valeur native se prononce, l’onde d’un géant venant de passer assumant sa résonance par toutes faces pour provoquer dans le flamboiement titanesque des étoiles une lumière nouvelle à voir.
Porteuse de l’essence du Pouvoir dans sa génération et sa puissance, conjonction de grave autorité semant au-delà des doutes les chemins les plus vifs et les plus sûrs pour les avancées conséquentes de la Vie en ses oriflammes et ses drapeaux, en ses Identités comme en ses Existants, moment de l’onde surannée développant ses ornementations pour gravir les marches du sérail.
 
Ces marches volontaires délivrant des incertitudes et situant l’Être dans ce chemin de gravure éternelle où il n’y a plus l’ombre des inquiétudes, il n’y a plus l’indécision comme obstacle à franchir, car la portée de la Destinée toujours vagit les veines devenues mûres de l’impétrant, dont la pure appartenance s’envole dans les cieux d’azur de la constellation de la volition apurant les demeures et inscrivant dans le Chant ses émerveillements et ses architectonies sans failles.
 
Dans la surconscience du Propos de Vivre, dans cette Surconscience déployée développant sur l’horizon les ramures du temps présent pour l’éclairer d’un lendemain novateur et bâtisseur, lendemain de l’Être s’affinant, lendemain de la Vie s’initiant à sa parure supérieure et impériale que rien ne peut détruire, que nul ne peut ignorer, car serment de chaque Vie dans son pouvoir de concrétisation de l’Unité veillant son harmonie, vertu dont le sacre s’épanche et se développe avec ardeur et non convoitise, avec respect et non velléité, avec toute volonté, de cette volonté inexpugnable que rien ne dévie de la Voie et de son accomplissement ...
 
 
 
 

I
 
Des cils l’orbe Templier de la Victoire (extrait)


 
 
 
 
Préhension des heures de renouveau aux surfaces azurées, Veneur regardait les flots tendres la Mer de Dirar s’épancher par les frondaisons vastes et surannées des aires souveraines que la barque de cristal chevauchait, et son esprit vagabond errait de terres en terres dans le miroir de l’onde pour inscrire la pure définition de l’aube, son interaction sur ces autres rives moirées de songe dont les glauques incertitudes sevraient le Continent de Pongée.
 
Tant de lumières à naître après les mille pas lui ayant fait traverser les déserts de la communication, ces déserts de rives bâties sur le sordide et l’inutile, sur cette puissance qui emprisonnait la vitalité du Vivant, l’ordonnait et dans une passementerie de noire certitude, assignait le présent aux hospices ourlés et moites de la Mort et de ses zélateurs, conjonction d’amère victoire couvrant les terres éployées comme les yeux des vivants de cette aire, d’un voile de terreur.
 
Qu’il y eut quelques rescapés dans ces demeures, il en avait fait la connaissance, qu’il y ait eu quelques espoirs de rébellions, il en avait partagé la souche, mais tout dans ce lieu restait à faire, dans le souci d’une coordination qui ne devrait se prévaloir de la moindre faille afin de reconquérir ce qui avait été perdu, cette liberté suprême et souveraine qui était aliénée et bafouée, cette liberté supérieure qui devrait rendre libre les Vivants.
 
Et non plus les voir lentement s’enliser dans les mânes de la désespérance, mânes les conduisant inévitablement vers ces abîmes qu’il avait perçus, traversés, et vaincus, abîmes de nocturnes aisances voyant les uns les autres se parodier pour s’asservir mutuellement, abîmes de haute négligence conjuguant les essors de l’individu pour ternir les essors communs et les rendre veules et lâches, et les rendre stériles et inconséquents, voies offertes aux jours présents.
Déniées par le lambris continental aux pures ovations et aux pures victoires remportées, trop parcellaires pour continuer sur ce terrain qui voyait les uns les autres seuls rescapés de l’antre souterrain, car ce n’était le fragile espace qu’il venait de conquérir en assurant la cohésion des forces tant de la Mer de Dirar que des Monts de Cantor, qui viendrait assurément cette victoire souveraine qu’il espérait, il fallait rencontrer le cil des lieux.
 
Ce cil éperdu dans les frontières du Vide, ce fer de lance qui jouait la comédie du pouvoir en place afin de le maintenir à distance de Dirar et qui garantissait la survie des Peuples de la Mer de Dirar, ce cil qui inscrit par la volonté des actes traduisait par son sacrifice l’espérance et la volonté farouche des œuvres assumées et non seulement attendait un retour au temps passé par la liberté et ses souffles.
 
Tanor, si tant parlé, si tant conté, à la ressemblance de Béor qu’il avait réussi à faire intégrer la vitale harmonie de la cause vivante qui détenait dans une main de fer, Norvi, la ville portuaire, Tanor qu’il recherchait dans le souffle lui-même pour dresser dans la parole le signe du déploiement qui se devait de naître pour officier par l’appartenance, la dénomination d’une pure volonté ne pouvant se conditionner.
 
Car née du Cœur Vivant, du Cœur tutélaire dont rien ne peut détruire les palpitations, si tant de l’Être le signe de l’éclair qui fulgure et ne compose que pour construire et non pour détruire, cette destruction des stances de ce jour dont les fronts multipliés lentement étouffaient et la terre et les cieux de Pongée, cette destruction dont il convenait d’assurer l’éradication par toutes faces de la luminosité qui veillait puis oblitérer les forces par tout existant de ce monde.
 
Semence du signe dont Veneur épousait la forme pour la conduite au plus loin, dans les venelles les plus sombres, là où se situait le signe de Tanor, là où sa Vie s’épuisait pour préserver la Vie d’autrui, cette Vie qui ne devait périr, cette Vie qui devait à nouveau flamboyer par tous les mystères de Véga, dans un pouvoir illuminant et transcendant lui permettant de s’exfolier et de se diviniser à jamais, par un sacre qui ne pouvait se limiter à la déshérence ...
 
«...Insigne dans la profondeur des éléments, dans la grandeur des chants et dans l’ovation des forces, j’en appelle à la pluralité exonde, à l’Œuvre et à son tumulte afin qu’elles s’éprennent de Tanor, qu’il nous soit donné, qu’il nous soit rendu afin qu’enfin se tresse dans le firmament des heures le feu des anciens serments de Vivre et d’essaimer, que se tresse la beauté en oriflamme au-dessus de la prière des mondes pour incliner à la vertu propitiatoire.
 
Aux marches de l’aube vers le crépuscule, et du crépuscule vers l’aube que le sens de l’aventure s’infléchisse pour coordonner la vitalité en chaque écrin de la mesure qui s’ordonne, où n’est de pure légitimité que celle qui porte au rayonnement total et non à l’embrasement d’un seul seuil, témoin des astres qui ne se préfigure mais se légifère et s’argumente dans la pure désinence de la beauté et de ses éléments vitaux.
 
Et que le signe se précise, dans la flamboyance écrue des mille vœux qui se dressent pour assigner les lendemains et leurs épures, et que son onde élargisse les rives de la pluie d’or jaillissant des doux métaux les roseraies ardentes, que le miel coule et que les calices éperdus s’en viennent aux lèvres des amants de la liberté pour étancher leur soif, et que les mets les plus tendres viennent rassasier leur faim, ainsi et pour toujours dans l’écume.
 
Cette écume qui ne se prévaut mais attend dans le miroir des mondes, cette écume qui se distille et ne demande qu’à s’épanouir telle une fleur merveilleuse afin que la senteur de ses divines errances culmine les principes de la nécessité et de ses orientations, aux mille flots gravant par les terres de cet astre la course du soleil et de son zénith, la course sublime et ardente des cils effeuillés prenant mesure de la vitalité de toute ordonnance.
 
Ainsi Tanor, je t’en conjure, dans la Voie de cette onde qui te vient, ne reste muet et dans le répons soit présent au Conseil qui nous tient lieu, et dont nous formaliserons l’essence dans ce lendemain triomphant de toutes rebelles incarnations, j’en appelle au destin et à ses enfantements pour conjuguer ce sort qui nous tient lieu, j’en appelle à la Vertu majeure, à cette vertu dont tu es fenaison par l’œuvre que tu alimentes.
 
Qu’elle soit notre renouveau, le renouveau du lac de jouvence se tenant dans l’absence de l’errance, dans la viduité et ses harmonies sans troubles, tel un lieu de Chant et de lumière incarnés, Temple de la Vie s’il en fut, Lieu de la Vie qui fut, de notre sens les coordonnées de l’aventure qui ne s’oublie, là où la source trouve son nid, là où l’épure sans intransigeance vient fonder sa pure destinée, là où le cœur de chacun se retrouve et se désigne pour éclairer l’Univers.
 
En ce lieu, t’attendrais-je pour au-delà des observations qui furent miennes témoigner de l’Œuvre à fulgurer, et dans la raison de l’ouvrage et dans l’incarnation sans abandon du sentiment de pure liberté qui nous officie, afin que nous mettions en œuvre la puissance témoignée pour ouvrir sur ce monde les rives de ce jardin de floralies qui furent et seront renouvelées, si seulement nous sommes en mesure d’épanouir la vitalité des appartenances et des existants.

 
 
 
 

TABLE

 


L’ÂME DU DÉPLOIEMENT
 
 
 Des cils l'orbe Templier de la Victoire
Par le désert de Smyrne l’éloquence grave
Dont Dirar enseigne la mesure sans allégeance
Des fresques de Rorm les écumes Sacrales
Aux sentences de l’Œuvre vivante assumée
Dessein d’Heilheim aux fauves écrins
Du Combat l’ardeur renouvelée de Pongée
Affine Vertu de la moisson florale et vivante
Du déploiement l’Âme du Devenir Renaissant 

 
  
 

A LE PECQ
LE 30/05/1997 
Relecture le 13/04/2008

2019

VINCENT THIERRY

 
 
 



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