AU COEUR DE TERRE


 

AU COEUR DE TERRE


 © PATINET THIERRI ERIC


 
 PRÉLUDE POUR UN SACRE

 
  

 
Furent-elles dites d’âges anciens, ces pentes de nos rives, et l’histoire, prêtresse, comme un fantôme, enseigne à nos heures l’étreinte tardive de leurs flammes grandioses, hiver des labyrinthes de ma mémoire, si passé déjà le temps, telle une vague aux précipices noyés par la chimère du réel et de sa troupe réminiscente, parures nues où, limbe bleui, roule, essence solitaire, si distante, la pluie de mon sommeil.
 
Éclair aux nefs de ma vieillesse, ouvrage fort de perles rares de ma jeunesse, située, dont la vénération bat sourdement le Temple de l’excellence de son engagement, âge d’un Sacre, parturition de mon chant, Histoire du cycle, dont les abeilles au miroir, par le Temple, y pleuvaient d’équinoxe le satin de branches bleuies dessinant un corps dense éclairé de nuage d’améthyste fascinant.
 
C’était un ciel gemme et les couleurs tardives y ruisselaient, coralliennes, leurs fragrances de monuments vieillis sur ses tempes fraîches, écloses du jaspe martelant un fanion splendide, les lœss y dérivaient un sacre minéral en l’orbite, veillant ses ombrages, l’Espace disparut sa veille d’étoiles, marquant ainsi sa réussite vagissante, nomination des Astres, si fragile du nom, éleva son visage vers la nébulosité envolée.
 
Respira, et lors les algues blanches à la nue livrèrent leur premier combat au crépuscule ; les moisissures furent agapes de leur faim insatiable, moururent d’autres noms dans les ères qui suivirent, bien plus que n’en sauraient compter l’empyrée et son panache de soleils, par les galaxies mouvantes, rassasiées du limon ; Œil messager des guerriers, vint l’instant où s’aplanirent les gerbes d’émail.
 
Le néant enfanta le couronnement de l’excellence des terres, ce furent des glaces d’obsidienne le Salut des matières raffinées, émergées, la rive y porta son fleuve, l’obscurité y roula la froideur de ses empreintes, le jour y accomplit la chaleur de son euphonie, et toutes portes, à ce sacrifice sans larmes, y échouèrent leurs bois, comme ceux d’un vieil arbre abattu par la masse des tempêtes sans durées.
 
Un rire clair sonna dans le matin, large aurore sans nuage, déversa un chant de glaise venant de naître, songe des époques démiurgiques, parallèles à toutes époques ascendantes, la pluie allaitait sa bouche de nacre et, bien haut, sur la Sphère, le Royal écrin l’étreignit sans frugalité, voyant l’orgueil hisser les Voies de cette ébauche incertaine, déjà, Cœur puissant, détail affirmé, sans naufrage à la parole découverte.
 
Là, harmonie, telle, que nul au monde n’en pouvait ignorer la sève, car sa vague tellurique, levain de Verbe, croissait, autonome, dans un vaste vol au regard Tutélaire, et ses souches prises y asséchèrent leurs lits, fortes de l’excellence de l’éclat de la magnificence des Flores et des Faunes, transes évertuant en l’Univers naissant ce Substratum, consécration du plus grand Cœur, le Cœur de Terre.
 
Au silence de l’histoire, disciple, le sage, mentor apporte son fruit d’or au corps de notre temps nu d’aurore, nocturne parchemin de ténèbres et sa parole nous est enseignement, mais que reste-t-il de son ardeur, de sa création et de sa beauté ?  Un ciel d’écrin noir surgissant des nuées, labourant la Terre d’un élixir de cendres et de poussières, émancipant le sursis d’une Œuvre seulement, de la destruction le chaos insondable.
 
Où le vierge élan contemple avec tristesse son destin, un Monde à la dérive faste du passé dont nos mots libèrent les heures rituelles, par l’espace précoce, dont nous parlerons une autre fois, notre souci n’étant pas d’abstraire les fondations en érosion, mais bien d’y situer l’action permettant d’en clore le plus noir dessein et d’en signifier les frondaisons permettant de hisser l’iris d’une mélodie, l’Hymne du Verbe…




Table



AU CŒUR DE TERRE
 
 
Prélude pour un Sacre
 
Au Cœur de Terre
 
De l’Hymne le Firmament
 

À Paris, Le Pecq, Canaries
04/07/1981 – 10/03/2008

2019
Vincent Thierry


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